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Jean-Jacques Sagot

Les Sept Etoiles et la Grande Ourse, les carnets de JJS, page 14

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

les carnets de JJS, page 14

 

Les Sept Etoiles et la Grande Ourse

                       

Beaucoup d’associations de Tai chi, Wu shu, ou Qi gong ont pour nom les Sept Etoiles, ou Seven Stars chez nos voisins anglo-saxons. Elles font référence à des postures que l’on retrouve dans la plupart des styles et pratiques. Quelles sont ces sept étoiles ? Assurément, il s’agit de celles qui constituent la constellation de la Grande Ourse.

Quand il s’est agi de donner un nom de baptême à l’association que j’ai fondée en 1999 pour la promotion et l’enseignement des arts corporels d’origine chinoise, j’ai plutôt choisi le nom de la constellation. Les Sept étoiles font bien sûr référence aux luminaires célestes et à la symbolique du nombre Sept, mais la Grande Ourse endosse la tunique d’un animal, et quel animal ! D’autant plus que cet animal est au féminin et qu’elle est grande !


Cette dénomination recouvre un monde où symboles, mythes, images se croisent et se nourrissent les uns des autres.

Les pages de mes carnets vont s’ouvrir pour aller s’aventurer dans ce monde. Peut être certains penseront que l’on s’éloigne de la pratique de nos arts corporels. Mais je les invite à faire ces détours, suivre les digressions en pressentant que l’essentiel se cache parfois dans les écarts ou derrière les parenthèses.

 

En guise de courte introduction, écoutons le Traité de la Fleur d’Or, ce vieux traité d’alchimie taoïste que Richard Wilhelm, le fameux traducteur allemand du Yi King, a posé sur les genoux de Carl Gustav Jung et bouleversé la vie du grand psychanalyste.

Le traité indique que le timon du Chariot (c’est un autre nom de la constellation) fait tourner la manifestation toute entière autour de son centre où se tient l’étoile polaire. Celle-ci est le Faîte du Ciel, le T’ien Ki, la demeure du T’ai Yi, le Suprême Un.

Il y a plus de deux mille ans, Sseu Ma Ts’ien (en pin yin Sima Qian), dans ses Mémoires d’historien (Shi Ji) en fait le commentaire suivant :

 « Le Boisseau est le char du Souverain ; il se meut au centre ; il gouverne les quatre orients ; il sépare le yin et le yang ; il détermine les quatre saisons ; il équilibre les cinq éléments ; il fait évoluer les divisions du temps et les degrés de l’espace … Le seigneur T’ai Yi tient dans sa main gauche le manche des sept étoiles du Boisseau, et dans sa main droite le premier filet de la constellation boréale ».

 

Nous allons tenter de décrypter ces commentaires en allant interroger d’autres traditions, histoires, appellations. Les Sept Etoiles seront celles de la Grande Ourse, mais aussi celles de la Balance ou du Boisseau, ou encore le lieu de l’Arche primordiale, de la naissance du grand Sanglier nordique, le séjour des Immortels. Elles forment même le Chariot d’Arthur dans la tradition celtique et la Sapta Riksha de la tradition hindoue où se transmet au cycle actuel la connaissance des cycles antérieurs.

Nous reviendrons aussi sur nos arts corporels : en qigong, les sept étoiles correspondent aux sept ouvertures du corps dont le cœur est le lieu de l’unité. En taichichuan, dans certains enchaînements de postures, celle des Sept Etoiles suit celle de « L’Immortel montre la voie », ce n’est pas par hasard.


Mais avant, prenons le temps de feuilleter quelques pages sur la fabuleuse histoire de l’Ours… ou de l’Ourse.

 

 

JJ Sagot




 

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