Les cinq éléments (1), les carnets de JJS, page 46

les carnets de JJS, page 46

Les cinq éléments (1)

Je me fais régulièrement interpeler sur les cinq éléments lorsque je présente ma méthode de qigong des cinq animaux. Certains interlocuteurs appuient leur discordance sur un diagramme bien connu tant il est copié et recopié dans des ouvrages et sur des sites. Ce diagramme s’appelle le cycle d’engendrement et de destruction. Il représente un pentagramme où chaque sommet est « habité » par un élément selon la symbolique chinoise. Ces cinq éléments sont la terre, l’eau, le bois, le feu et le métal. Et selon les rapports qu’ils ont entre eux, ils sont soit issus, soit détruits par l’élément précédent. Ce diagramme est la pierre angulaire de la fameuse médecine traditionnelle chinoise*. On oppose ce schéma à celui des cinq éléments arrangés en carré comme la face d’un dé avec quatre éléments périphériques et un élément central, tel celui que j’ai commenté dans mes pages de carnets (pages 2,3 et 4) ou dans l’exposé de ma méthode de qigong*.

Par ailleurs, j’ai écouté avec application des exposés sur les quatre ou cinq éléments selon la tradition occidentale, qu’elle soit hermétique, alchimique ou même, à son origine,  indo-européenne, puisqu’on la retrouve dans les conceptions de la médecine ayurvédique qui fait florès aujourd’hui. Ces éléments sont les suivants : terre, air, eau, feu et pour le cinquième, l’éther (ou le souffle). Les représentations qui en sont données sont disparates, pour ne pas dire quelquefois contradictoires. J’ai même entendu des exposés un peu abscons où l’on essayait de « combiner » le schéma chinois et le schéma occidental, avec des contorsions cocasses. Et que dire des appariements entre saisons, couleurs et éléments eux aussi tirés par les cheveux ? Un seul exemple : pour calquer les saisons sur les cinq éléments, on convoque une cinquième saison « intermédiaire » pour faire bon poids, quand on ne la baptise pas « saison secrète » pour faire ésotérique. 

Bon alors, comment s’y retrouver dans cet écheveau de considérations et d’illustrations si hétérogènes?

Je vais tenter humblement d’y mettre un peu d’ordre, sans procéder ni à des exclusions, ni à des hiérarchisations, en m’appuyant sur la méthode symbolique. Celle-ci a le mérite de ne pas instaurer de dogme ni d’assertions, mais de laisser libres réflexions, approfondissements et remarques.

Nous verrons alors que tout est histoire de points de vue, au sens presque géographique du terme et que la symbolique des nombres 4 et 5 doit être convoquée au préalable. C’est l’objet de la page suivante des carnets.

JJ Sagot

*  La MTC, concept assez imprécis, sera le sujet de pages de carnet ultérieures.

*Qi gong, le Jeu des Cinq Animaux, JJSagot, préface de Romain Graziani, Editions Maïa, Paris,2003.