La Carte de la Culture de la Perfection (3), les carnets de JJS, page 33
- Jean-Jacques Sagot
- 24 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 avr.
les carnets de JJS, page 33
La Carte de la Culture de la Perfection (3)
Dans son livre Taoïsme & Connaissance de soi, Catherine Despeux nous présente un commentaire très approfondi de Carte de la Culture de la Perfection (Xiuzhen Tu) à partir de la version peinte en couleur sur un rouleau par l’Académie de peinture des souhaits exaucés (Ruyi guan) du Palais impérial sous la dynastie Qing. On la retrouve comme illustration du Zhongguo gudai yishi tulu, c’est-à-dire du traité de l’histoire de la médecine traditionnelle de la Chine ancienne.

Nous remarquons que, en comparaison de notre estampage, la « qualité artistique » s’est enrichie, mais les représentations symboliques sont les mêmes.
Alors qu’y voyons-nous ?
Tout en bas, le flot bouillonnant (le qi) se préparant à s’élever, activant au passage les roues d’un moulin. Il passe la porte inférieure et va jaillir jusqu’en haut, jusqu’aux neuf pics entourant la terrasse du Ciel. Les poèmes latéraux nous indiquent qu’il s’agit bien du dumai, le canal de contrôle (le grand méridien yang). La doctrine de l’élixir (voir page 31), elle, nomme ce flux la voie lactée. On y voit un élément important de l’analogie entre le macrocosme et le microcosme, ici de la voie lactée et de la moelle épinière.
On voit ensuite le dumai redescendre sous les yeux de Laozi (Lao Tseu) et passer sous les pieds du moine soulevant le Ciel (les pratiquants de qigong y reconnaissent la première posture de la méthode des huit brocards) Le qi traverse alors le pont (le fameux pont des oiseaux !) pour engendrer le renmai, le canal de fonction (le grand méridien yin).
On redescend par la pagode à douze étages enfermant les formules secrètes, et nous voilà avec l’enfant qui suit le chemin de pierres s’enroulant en spirale en tenant dans ses mains les sept étoiles.
L’étage en-dessous, et on rencontre le bouvier et la tisserande, nos héros si célèbres !
Et la fin du parcours se love dans les quatre aspects du yinyang qui alimentent le champ de cinabre (dantian), le « moteur du système ».
Faire l’inventaire plus rapidement, c’est difficile ! Et on n’a qu’effleuré des concepts fondamentaux, des mythes primordiaux, des personnages essentiels à l’immersion dans la représentation symbolique du corps taoïste.
Cela exige des commentaires, bien sûr. De futures pages de mon carnet leur seront consacrées…
Les curieux ouvriront le livre de Catherine Despeux. Attention, c’est une étude quasi-exhaustive de la question, qui demande une attention bien particulière ! Quand elle me l’a offert, elle me l’a ainsi dédicacé : « Un itinéraire au cœur de la vie, un peu compliqué, certes, à lire à dose homéopathique ! »
Je vais essayer de faire œuvre de vulgarisation.
JJ Sagot
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