Les cinq éléments (5)Le qigong des cinq éléments,

Les cinq éléments (5)

Le qigong des cinq éléments

             La Grande Ourse propose un enseignement du qigong des cinq éléments.

Evidemment, sous cette appellation abondent nombre de variantes plus ou moins parentes ou éloignées, cependant toutes en référence à leur origine chinoise. Certaines s’appuient sur le diagramme du cycle de l’engendrement, d’autres déroulent les exercices selon un ordre linéaire. Le choix de notre enseignement repose sur la conception de l’ordonnancement en quatre éléments périphériques et un élément central (voir les pages précédentes). C’est pourquoi, comme structure de base, nous avons comme élément central la Terre auquel se réfère chaque autre élément. Eau, Bois, Feu et Métal se déclinent selon cet ordre, en respectant l’engendrement classique : Le bois naît de l’eau, le feu naît du bois, le métal naît du feu. On remarque que cette chronologie suit celle des saisons et celles-ci pourront être citées en référence lors de l’enseignement.

            Dans la mesure où la Terre est l’élément central, la méthodologie choisie est de commencer et de terminer par l’exercice de la Terre afin de globaliser les séquences de cette façon :                                  Terre-Eau-Bois-Feu-Métal-Terre

 Une méthodologie s’appuyant encore plus sur ce principe engage un retour à la Terre entre chaque exercice. Ainsi on aura l’arrangement suivant :

Terre-Eau-Terre-Bois-Terre-Feu-Terre-Métal-Terre

            La poursuite de la méthode suit un schéma déjà présent dans le YiKing avec la multiplication de chaque terme par chaque autre*. On dénomme cette combinaison l’émergence de la nature d’un élément dans la manifestation d’un autre. Ainsi, on aura par exemple dans la manifestation du feu, l’émergence interne de la nature de la terre, puis de celle du bois, puis du feu, puis du métal. Seront déployés alors 5 fois 5 exercices sans compter le retour final à la Terre. Cette émergence se manifeste dans les mains qui sont alors le reflet de la nature de chaque élément. Par exemple la nature de l’eau apparaît au bout des doigts comme des gouttes d’eau ou encore la nature du métal apparaît sur le bord externe de la main comme le tranchant d’une serpe.

            On peut également jouer avec des images liées aux éléments en considérant le pratiquant à la fois comme sujet et objet*. Il est à la fois le potier et la poterie. Depuis le morceau de terre informe, la rotation du mouvement va créer l’embryon d’une poterie ronde que l’eau va humidifier progressivement. Le bois va ensuite la profiler et le feu la cuire. Finalement une lame de métal va la trancher du socle.

            Ce jeu métaphorique renforce la symbolique initiale de la conception du cinq comme quatre + un. Nous sommes revenus à notre face de dé comme schéma de base et l’avons animée par le mouvement et le souffle. Sont ainsi respectés à la fois l’ordre et la mobilité, la permanence dans l’impermanence.

JJ Sagot

*C’est la méthode qui fait passer des huit trigrammes aux soixante-quatre hexagrammes.

*On a la même procédé en taichichuan où certaines postures circulaires considèrent le pratiquant comme traceur de mandala tout en étant lui-même le mandala.

Illustration : pot chinois en terre cuite. Collection particulière

Les prochaines pages du carnet après les vacances scolaires, la page 51 paraîtra le 3 Novembre